Le Ramadan et les Diabétiques

Le Ramadan et les Diabétiques

En fonction de son état de santé et de l’évolution de son diabète, pratiquer un jeûne répété sur plusieurs jours présente des risques de complications. Quels sont les effets du jeûne sur la personne diabétique.

Les patients présentant une maladie chronique, notamment ceux qui prennent quotidiennement des médicaments, sont dispensés du jeûne, et il faut les encourager dans ce sens.
Pourtant, certains tiennent à jeûner, convaincus de se sentir bien, et d’être en mesure de réussir leur jeûne sans se mettre en danger. Malheureusement, ces patients ne consultent pas systématiquement leur référent médical avant de prendre cette décision, persuadés qu’il s’acharnera à vouloir les dissuader de jeûner, et ils ne le consultent pas non plus pendant le mois de Ramadan, jusqu’à ce qu’ils se retrouvent aux urgences pour une grave complication de leur maladie…

Il existe pourtant de nombreux paramètres à prendre en considération avant de jeûner, en particulier cette année du fait de la coïncidence du mois de Ramadan avec le mois de juillet, ses longues journées, ses potentielles chaleurs :
• L’incompatibilité de certaines maladies avec le jeûne : l’épilepsie par exemple, puisque l’hypoglycémie fait partie des facteurs pouvant favoriser la survenue des crises, l’ulcère gastrique car il sera aggravé par l’absence de prise de nourriture régulière, des maladies comportant une diarrhée ou une constipation, etc.

• La dangerosité potentielle de certains médicaments en cas de jeûne : les diurétiques, à titre d’exemple, sont des médicaments utilisés pour abaisser la tension artérielle et faisant uriner, en cas de déshydratation ils peuvent favoriser la survenue d’une insuffisance rénale aiguë, de même les laxatifs peuvent provoquer une déshydratation, les sulfamides hypoglycémiants, car pris le matin ils provoqueraient des hypoglycémies dans la journée…

• L’état de santé du patient avant le mois de Ramadan : il ne doit pas jeûner s’il est trop affaibli par sa maladie ou si sa maladie est déséquilibrée ; ainsi un patient soigné pour une tension artérielle trop élevée ne devrait envisager le jeûne que si sa tension est normalisée.
1. Ne doivent pas jeûner :
• ceux qui sont en mauvais état général avant le mois de Ramadan, du fait de leur maladie ou d’autres soucis médicaux intercurrents (un épisode infectieux par exemple)
• ceux dont le diabète n’est pas équilibré avant le mois de Ramadan, car ce sont ces patients qui sont le plus à risque de complications graves
• ceux qui ne seront pas en mesure d’être correctement suivis par leur référent médical (vacances dans une région sans présence médicale suffisante : médecins, hôpitaux)
• ceux qui ne sauront pas gérer une modification de traitement, certains patients risquent en effet d’être perturbés par un changement de médicament ou de posologie et de se tromper
• ceux qui ne parviennent pas à se lever au petit matin pour s’alimenter, boire et prendre leur traitement avant le début de la journée de jeûne.